lundi 13 novembre 2017

Blade Runner 2049

Blade Runner 2049 : Entre humanité et poésie de la vie. Hypnose sensorielle.




En 2049, les réplicants sont un peu plus intégrés dans la société. Seuls les derniers modèles sont autorisés. Ils sont faits pour être obéissants.
L'un d'eux, K, est Blade Runner au LAPD.
Lors d'une enquête, il trouve la trace d'une naissance qui pourrait engendrer de nouveaux soulèvements des réplicants.
Il va continuer son enquête et trouver la trace d'un ancien Blade Runner qui le mènera sur les pas d'un espoir pour le futur de son espèce.
Entre mystères, chasse à l'homme et souvenirs, K va se retrouver perdu et sur un chemin qui changera à jamais son destin.

Voici la suite tant attendue de Blade Runner.


Le premier film de Ridley Scott date de 1982. Adapté de la nouvelle "Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?" de Philip K. Dick, il nous plongeait dans un futur avec des êtres humanoïdes que la société avait rejetés.
Alors qu'ils développaient une conscience et une vie propre, ils se sont retrouvés pourchassés alors qu'ils servaient d'esclaves, de soldats voire pire.


Ici, on retrouve exactement le même univers, 30 ans après. De nouvelles générations de réplicants ont été créées. Plus obéissants, toujours avec une vie créée de souvenirs, ils sont intégrés dans la société.
Mais il reste toujours un espoir pour une autre vie, pour une liberté qui leur permettrait des jours meilleurs.
C'est ainsi que persistent des traces d'une rébellion et le LAPD et Niander Wallace cherchent à trouver ce qui les arrangerait le plus. La trace d'un changement et le moyen d'arrêter la révolte.


Moins dans la critique du système de consommation et d'un déclin d'une société sectaire et enfermée dans ses propres pièges, on retrouve plutôt ici une seule des notions du premier opus : Qu'est ce qui fait de nous des humains ?
Sans proposer de réelles solutions, Dennis Villeneuve (Prisoners, Sicario, Premier Contact...) pose des questions qui ne sont pas nouvelles, mais avec un œil différent.
Au delà de la mémoire et des sentiments, qu'est ce qui peut dire que nous sommes plus méritants de notre sort que ceux à qui on donne vie artificiellement ?
Un débat sans fin qui attend tout philosophe en herbe.


Bien qu'il y ai des changements radicaux côté cataclysmiques, on a tout de même l'essence du premier film qui est toujours présente.
L'ensemble est hypnotique. Tout comme avec le Blade Runner de Ridley Scott, on a de grandes plages de silence, lumineuses et colorées, ou sombres et pensives.

Le scénario qui se veut un peu mystérieux, ne l'est vraiment que lorsqu'on se laisse happer par l'image et la photo hypnotique.
Les retournements de situation facilement décelables ne sont pas le point fort du film, mais l'intensité des personnages et leurs implications donnent un ton, voire une poésie à l'ensemble qui relève un peu le niveau. Car il y a beaucoup de lenteurs et de longueurs qui gâchent un peu le tout.
Trop d'hypnotisme tue l'hypnotisme...


En revanche, les effets spéciaux et les décors sont magnifiques. Que ce soient la ville, ses quartiers divers et variés, la Wallace compagnie, ou le Las Vegas dévasté, tout est parfait !



La réalisation de Dennis Villeneuve est excellente, comme toujours !
Au fur et à mesure de ses films, on voit l'étendue de son talent. Qu'il soit conteur ou explorateur de la psyché de ses personnages, il sait mettre en scène ses histoires et rendre hommage à ses pairs par des films intenses et beaux.


La musique du film est signée Benjamin Wallfisch ( A Cure for Life, Les Figures de l'ombre, Ça...) et Hans Zimmer (Pirates des Caraïbes : La Malédiction du Black Pearl, Man of Steel, Interstellar...). Aussi prenante que celle de Vangelis, mais en moins synthétique, elle fait le pont entre les 2 films et permet de donner corps à certaines scènes un poil trop contemplatives.

Côté casting :


Ryan Gosling (N'oublie jamais, Drive, La La Land...) est l'officier K du LAPD. Replicant au service de la police. Il chasse les anciennes versions pour appliquer la loi. Mais sur sa dernière mission des indices le mènent à se poser des questions sur son passé et les souvenirs qui lui ont été implantés. Il ira chercher ses réponses très loin !
Gosling fait du Gosling. Taciturne. Questionné. Il apporte une touche robotique qui correspond très bien au personnage de K. Il a tout de même un jeu intéressant et qui permet de fouiller et trouver des réponses à la question existentielle du film.



Harrison Ford (Star Wars, Indiana Jones, Le Fugitif...) est Rick Deckard. Ancien Blade Runner, il se cache depuis 30 ans. Son histoire va le rattraper avec l'arrivée de K.
Ford reprend son rôle culte et lui donne la même vie. Sans avoir perdu sa hargne, il reste toujours aussi imposant et force le respect de ses collègues !



Ana de Armas (Knock, Knock, Suspicions, Overdrive...) est Joi. Programme informatique. Intelligence artificielle, elle est la compagne de K. Elle l'aide pour les tâches de la vie courante. Mais comme les replicants elle aspire à beaucoup plus. Une vie.
De Armas donne corps à une Siri 3.0 qui est plus humaine que certains autres personnages. Lumineuse elle apporte à la fois une touche de féminité et de vie dans un monde fermé et taciturne.



Robin Wright (Forrest Gump, Princess Bride, House of Cards...) est le lieutenant Josh. Chef de la police de Los Angeles, elle ordonne à K d'enquêter sur les traces d'anciens répliquants. Elle veut éviter une nouvelle guerre.
Wright aspire aux rôles forts et de pouvoir depuis quelques années. Et c'est plus que crédible. Elle se positionne en avant d'acteurs qui pourraient l'écraser  mais aussi charismatique que Ford, elle amène de la puissance dans son jeu.


Jared Leto (Requiem for a Dream, Lord of War, Mr. Nobody, Dallas Buyers Club...) est Neander Wallace, un fabricant de réplicants. A la recherche de perfection, il veut savoir ce qu'il y a de spécial sans les découvertes de K. Il veut donner vie à une nouvelle espèce qui sera le futur de l'humanité !
Leto est fantastique dans le peu de scènes auxquelles il participe. Imposant mais sensible, il offre un personnage tout en finesse mais puissant. Il serait temps qu'il porte un film à lui seul !!!! (et je suis objective ! )



Sylvia Hoeks (The Best Offer, Renegades...) est Luv. Assistante de Neander, elle est un replicant dernière génération. Mais comme toute création, elle dépasse les attentes. Et pour servir au mieux son maître, elle est prête à tout.
Hoeks apporte de la froideur là où De Armas était lumineuse. Elle donne corps à ce repliquant de façon presque robotique là où les autres cherchent l'humanité. Elle embrasse son personnage avec la même fougue que Luv.




Au total, Blade Runner est une digne suite avec un thème respecté, une ambiance, une photo et une musique parfaite. Seul bémol des longueurs.
N'hésitez pas à revoir le premier pour vous plonger par la suite dans le monde des répliquants !


A vos tickets !

Bande annonce




PS : je vous poste ci-dessous les courts métrages réalisés par 3 autres réalisateurs qui permettent de comprendre un peu mieux les 30 ans qui se sont écoulés entre les 2 films !

1 - BLADE RUNNER 2049 - "2036: Nexus Dawn" Short



2 - BLADE RUNNER 2049 - "2048: Nowhere to Run" Short




3 - BLADE RUNNER 2049 - "Black Out 2022" Anime Short




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