lundi 11 janvier 2016

The Hateful Eight

Les Huit Salopards : Tarantino est de retour dans un huis clos théâtral. Film en 2 teintes.


John Ruth, chasseur de primes nommé  le Bourreau, traverse un Wyoming en plein blizzard, pour amener Daisy Domergue, la prisonnière, à Red Rock pour qu'elle y soit pendue.
En chemin, ils croisent le major Marquis Warren un ancien soldat de l'Union devenu chasseur de primes, qui amène lui aussi les corps de criminels à la prison.
Puis ils rencontreront Chris Mannix, le nouveau shérif de Red Rock.
Les 3 hommes, la prisonnière et le chauffeur de la diligence sont obligés de s’arrêter à l'auberge de Minnie à cause du blizzard.
La propriétaire est absente, mais 4 hommes se trouvent sur place: Bob, le Mexicain, Oswaldo Mobray, le Court-sur-pattes, Joe Gage, le Cowboy et le général Sandy Smithers, le Confédéré.
Dans l'auberge, les mensonges, trahisons et complots vont aller bon train.
Car sur les 8 présents, certains ne sont pas ce qu'ils prétendent. Et ils pourraient ne pas sortir vivants une fois le blizzard passé.


Il y a du rififi dans la neige au far-west post guerre de Sécession.


Nous voilà repartis dans l'univers bien particulier de Quentin Tarantino.

Cette fois ci, il nous ramène au temps du western et nous offre un huis clos prenant avec un casting incroyable.


Le film nous donne un aperçu de la justice de l'époque et des rapports entre les différentes classes, couleurs de peau et même entre chaque être humain. (les blancs, noirs, soldats, shérifs, voleurs, tueurs mais aussi homme et femme.)
Que ce soit de la séduction, de la suspicion, de l'amitié, de la loyauté, les relations sont à la fois mises en avant par moments et bien cachées par d'autres pour faire monter le doute en nous.
Parce que comme le bourreau ou le chasseur de primes, on cherche à savoir qui est le traître.
On mène l'enquête et on regarde le moindre mouvement, on écoute la moindre réplique pour savoir qui ment.


C'est un film riche dans ses dialogues, avec de sacrés monologues.
Certaines tirades sont excellentes. Je repense notamment à celle de Samuel L. Jackson !
Ça donne un côté théâtral à l'histoire. Surtout que le film se passe dans sa quasi totalité à l'intérieur de l'auberge.
Mais cependant, là où le bât blesse, c'est qu'il y en a beaucoup et que du coup, la grosse parlotte gâche un peu l'intensité de certains moments.
On se noie dans le blabla.
Vraiment dommage.


Par contre, la photo est juste magnifique. Certains plans des paysages enneigés sont superbes.
Et le film ayant été tourné en pellicule 70mm, il est conseillé de le voir dans ce format qui donne une ampleur particulière à l'ensemble Cependant on ne trouve pas partout cette version.


Pour son 8ème film (oui, il ne compte Kill Bill 1 et 2 que comme un seul film... ), Tarantino (Pulp Fiction, Inglorious Basterds, Django Unchained...) nous entraîne de nouveau dans un western en mode grand blanc. Stylé, d'une beauté incroyable, mais pas très innovant..


Et comme toujours on retrouve sa réalisation et son écriture bien particulières.
Que ce soit la présentation, la narration, les effets spéciaux "hémoglobinesques" ou la façon de filmer, Tarantino ne change pas.
Certes, le film est magnifique, mais le Maestro a du mal à se renouveler.
Et du coup, on peut se lasser rapidement du genre si l'on n'est pas fan à la base.


Pour finir, la musique est composée par le très grand Ennio Morricone (Il était une fois dans l'Ouest, Le Bon, la Brute et le Truand, Le Professionnel ...). Comme toujours, il nous offre un moment de pure magie pour les oreilles.


Coté casting.

Samuel L. Jackson (Pulp Fiction, Une journée en enfer, Star Wars, Avengers...) est le major Marquis Warren dit le Chasseur de primes. En route pour remettre le corps de 3 criminels à la prison de Red Rock, son cheval le laisse en rade en plein blizzard. Le bourreau le prendra avec lui, le connaissant, mais avec méfiance. C'est le début du voyage pour ces deux-là avec la prisonnière.
Jackson est un habitué du monde de Tarantino. Il reste un grand acteur emblématique avec un charisme qui crève l'écran. C'est toujours un régal de le voir partir dans des monologues délirants.


Kurt Russell (Backdraft, Tombstone, Fast and Furious 7...) est  John Ruth dit le Bourreau. Chasseur de primes, il emmène Daisy Domergue à Red Rock pour qu'elle soit pendue pour ses crimes. Méfiant, vu la rançon qu'elle représente, il traite tout le monde en ennemi coupable de vouloir la récupérer.
Russell nous offre une jolie interprétation d'un chasseur de prime prêt à tout pour avoir sa récompense. Il exprime ses opinions de façon plutôt brutale.


Jennifer Jason Leigh (Amityville, Kill Your Darlings, Weeds...) est Daisy Domergue, la Prisonnière. Menottée au Bourreau, elle n'a de choix que de se rendre à la corde. Elle a la langue fourchue et bien pendue, ce qui lui vaut quelques désagréments.
Leigh est quasi méconnaissable, mais nous donne un personnage quasi proche d'une certaine folie. Intelligente, elle n'en reste pas moins dangereuse. Surtout qu'elle n'a rien à perdre.


Walton Goggins (Django Unchained, The Shield, Justified...) est Chris Mannix, le Shérif. Il n'a pas la tête de l'emploi et mettra un moment avant de se faire reconnaître comme tel.
Un peu idiot, il mènera lui aussi sa propre enquête lorsque les morts commenceront !
Goggins est excellent dans ce rôle. D'un premier abord niais, son personnage s'étoffe et se renforce au fur et à mesure que l'histoire avance.


Demián Bichir (Les Flingueuses, Machete Kills, Che...) est Bob, le Mexicain. un des mystérieux client de l'auberge de Minnie. Discret, il est l'homme de l'ombre.
C'est un des personnages les plus silencieux et mystérieux de l'histoire.
Bichir lui donne même un petit côté comique.


Tim Roth (Reservoir Dogs, Pulp Fiction, Rob Roy, Lie to Me...) : Oswaldo Mobray dit le Court-sur-pattes. (parce qu'il est le plus petit de la bande.) C'est un anglais, un peu pincé, mais drôle qui essaie de maintenir un peu de paix dans les conflits, mais qui a le verbe acerbe quand il faut.
Roth est excellent dans ce rôle et nous sert le meilleur de son accent britannique pour donner de l'ampleur à son personnage.


Michael Madsen (Thelma et Louise, Reservoir Dogs, Kill Bill...) est Joe Gage,le Cowboy. Fuyant le conflit, il reste pas mal en retrait sauf quand tout commence à déraper.
Madsen est un grand habitué de l'univers de Tarantino. Et comme à chaque fois, le rôle lui va comme un gant. Sans sur-jeu, il est parfait dans ce genre là !


Bruce Dern (Django Unchained, De si jolis chevaux, Monster ...) est le général Sandy Smithers dit le Confédéré. Ancien de l'armée, il cherche le lieu où est mort son fils. Il sert de base neutre dans le mélange mutli-comportemental du groupe des 8 salopards.
Dern a une filmo énorme et montre qu'il lui reste encore beaucoup de talent !


Channing Tatum (White House Down, Foxcatcher, Les 8 Salopards...) fait aussi parti de l'ensemble, mais je ne parlerais pas de son rôle... ça vous donnerez trop d'indice ! Ça élargit encore le champ de son talent... parce qu'il sait faire un sacré grand écart dans ce qu'il peut nous présenter ! Rien que l'an dernier, il est passé du très bon Foxcatcher au nullissime Magic Mike XXL !


Au total, on a un western en huis clos, qui est plutôt bavard, mais très bien interprété et magnifiquement réalisé !
Des lourdeurs dans les dialogues, mais ça rend un côté théâtral et épique à l'ensemble.


A vous de vous faire votre idée !


A vos tickets !




Bande annonce



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