mardi 13 octobre 2015

Life

Life : de la sensibilité de l'artiste à la réalité de la vie.




En 1955, Dennis Stock, jeune photographe indépendant cherche à faire sa place dans son domaine. Lors d'une soirée donnée par Nicholas Ray, futur réalisateur de La Fureur de Vivre, Dennis rencontre un jeune acteur, Jimmy. Celui-ci lui propose de voir son film, diffusé le lendemain.
Lors de la séance, Stock trouve en Jimmy, James Dean, un quelque chose de peu commun et lui propose de poser pour lui lors d'un reportage photo. Il veut mettre en avant la nouvelle génération hollywoodienne.
Jimmy, dans un premier temps réticent, parce qu'il est paresseux, mais aussi déconnecté du système d'Hollywood, fini par accepter, car sa vie ne suit plus le chemin qu'il voudrait.
Il propose à Dennis de l'accompagner dans la ferme familiale de l'Indianna.
La relation entre les 2 artistes va amener chacun dans un chemin qu'il ne pensait plus atteindre .




Les artistes sont mis en avant dans ce film de Anton Corbijn (Control, The American, Un homme très recherché...).

Je connaissais James Dean, comme tout le monde au travers de ses films, mais je ne connaissais rien de l'homme et de sa vie sociale.
Ce film nous montre une personne d'une sensibilité à fleur de peau. C'est un artiste dans toute sa splendeur. Star montante en devenir, il est doué, il se fond, voire se perd dans ses personnages. Mais il refuse de rentrer dans le moule que les studios et le système hollywoodien voudrait le voir adopter.
Ce n'est pas pour rien qu'il a essentiellement été connu pour être un rebelle.
D'une extrême fragilité par moment, il ne cesse de vouloir fuir les complications et les responsabilités que lui donne son métier. Cependant, il ne peut résister à vouloir laisser son empreinte dans son art. Il veut compter.


Et c'est un trait de caractère qu'il a en commun avec Dennis Stock. En tout cas dans celui qui nous est dépeint ici.
Dennis est aussi un artiste, mais qui travaille de l'autre côté de la toile, il n'est pas le sujet, mais celui qui expose et met en avant le caractère ou le moment qui est devant lui.
Coincé entre sa famille, sa passion, son envie de liberté et celle de marquer de son art, il se perd et fuit les responsabilité pour mieux rêver et rester en marge de ce qui pourrait le contraindre.
Il a trouvé une maladresse et probablement une grande fragilité en Jimmy, Il veut mettre en avant le moment où la célébrité, l'art et la reconnaissance arrivent à ce jeune talent.
L'un comme l'autre, ils sont à la recherche de ce qui pourrait leur permettre d'être à la pointe de leur art. Ils veulent la reconnaissance mais aussi pouvoir être libre de faire ce qui leur plaît par dessus tout.
Ils attendent de la vie une liberté de pouvoir exprimer ce que leurs sujets, leurs rôles et ce qui les entourent leur font ressentir. Ce sont des artistes.


Un énorme effort a été fait sur les costumes, les décors, les dialogues... On respire les années 50 à plein nez !

La photo est magnifique ! Merci le Canada !!


Anton Corbijn nous offre une réalisation fraîche, fluide et un peu déroutante. Tout comme ses personnages, il met en avant leurs émotions et leur vulnérabilité en se concentrant sur beaucoup de gros plans. Il nous captive par des expression et une direction d'acteur excellente.

Côté musique, on a un juste dosage entre des moments silencieux et un jazz fifties idéal pour donner la balance entre le côté sensible, émotif, mais aussi le côté sombre voir torturé/border line des personnages.

Côté casting.

Robert Pattinson (Twilight, The Rover, Cosmopolis ... ) est Dennis Stock. Jeune photographe, père pas vraiment exemplaire, il cherche par dessus tout à percer dans son métier et son art. Il cherche le bon sujet, la bonne photo pour pouvoir vivre de ça. Il est coincé avec les responsabilités d'une famille, qu'il a quasiment abandonné, mais il veut tout de même être présent pour son fils.  Mais il est également épris de liberté, et de légèreté; ce qui n'est pas compatible avec le reste.
Pattinson est très bon dans son rôle. Il offre une maturité et une bonne balance entre la sensibilité et les frustrations de sa vie. Ce n'est pas son meilleur rôle, mais il gagne en profondeur. Il progresse dans son jeu ! Affaire à suivre !



Dane DeHaan (Chronicle, The Amazing Spiderman 2, Kill Your Darlings...) est James Dean. Jeune acteur plus que brillant, à l'avenir prometteur, il se cherche encore et fait preuve de beaucoup de sensibilité. Il est doué, mais fuit le star système et les responsabilités. Il ne veut pas être étiqueté. Il cherche avant tout à se perdre dans ses rôles, à ne plus être lui-même. Solide, mais fragile, il joue sur les 2 tableaux presque de façon border line.
DeHaan est bon, mais manque de charisme. C'est dommage pour un acteur aussi doué. Il faut dire qu'il s'attaquait à un mythe. Il a peut-être un peu trop joué sur le côté sensible. Mais ça marche aussi. Malgré un énorme effort sur la posture, je trouve qu'il manque un petit quelque chose qui donnerait la grandeur de cet acteur devenu mythique suite à sa disparition. Il n'en reste pas moins un très bon comédien. Et pour ceux qui ne l'ont pas vu, je vous conseille fortement Chronicle !













Apparaissent également des acteurs de poids pour de petits rôles!
On a notamment : Ben Kingsley (Gandhi, La Liste de Schindler, Shutter Island...) en Jack Warner ( patron du studio du même nom) et Joel Edgerton (Animal Kingdom, Gatsby le Magnifique, Exodus...) en John G. Morris (patron de Stock).















Au total, on a un film biographique très beau avec des acteurs qui ont su donner corps à ces légendes des années 50, même si Dean n'a pas le charisme escompté.
On passe un très bon moment devant cette histoire et on découvre la face cachée que l'on aurait pas imaginée de personnages qui ont marqué leur art.

A ne pas manquer !


A très bientôt !

Bande Annonce:




Quelques photos de James Dean par Dennis Stock :

















PS : Je vous met en dessous le poème récité par James Dean pendant le film. J'ai fait une traduction en dessous pour les non-anglophone !



James Whitcomb Riley


We Must Get Home

We must get home! How could we stray like this?
So far from home, we know not where it is,
Only in some fair, apple-blossomy place
Of children's faces--and the mother's face
We dimly dream it, till the vision clears
Even in the eyes of fancy, glad with tears.

We must get home--for we have been away
So long, it seems forever and a day!
And O so very homesick we have grown,
The laughter of the world is like a moan
In our tired hearing, and its song as vain,
We must get home--we must get home again!

We must get home! With heart and soul we yearn
To find the long-lost pathway, and return!...
The child's shout lifted from the questing band
Of old folk, faring weary, hand in hand,
But faces brightening, as if clouds at last
Were showering sunshine on us as we passed.

We must get home: It hurts so staying here,
Where fond hearts must be wept out tear by tear,
And where to wear wet lashes means, at best,
When most our lack, the least our hope of rest--
When most our need of joy, the more our pain--
We must get home--we must get home again!

We must get home--home to the simple things--
The morning-glories twirling up the strings
And bugling color, as they blared in blue-
And-white o'er garden-gates we scampered through;
The long grape-arbor, with its under-shade
Blue as the green and purple overlaid.

We must get home: All is so quiet there:
The touch of loving hands on brow and hair--
Dim rooms, wherein the sunshine is made mild--
The lost love of the mother and the child
Restored in restful lullabies of rain,--
We must get home--we must get home again!

The rows of sweetcorn and the China beans
Beyond the lettuce-beds where, towering, leans
The giant sunflower in barbaric pride
Guarding the barn-door and the lane outside;
The honeysuckles, midst the hollyhocks,
That clamber almost to the martin-box.

We must get home, where, as we nod and drowse,
Time humors us and tiptoes through the house,
And loves us best when sleeping baby-wise,
With dreams--not tear-drops--brimming our clenched eyes,--
Pure dreams that know nor taint nor earthly stain--
We must get home--we must get home again!

We must get home! The willow-whistle's call
Trills crisp and liquid as the waterfall--
Mocking the trillers in the cherry-trees
And making discord of such rhymes as these,
That know nor lilt nor cadence but the birds
First warbled--then all poets afterwards.

We must get home; and, unremembering there
All gain of all ambition otherwhere,
Rest--from the feverish victory, and the crown
Of conquest whose waste glory weighs us down.--
Fame's fairest gifts we toss back with disdain--
We must get home--we must get home again!

We must get home again--we must--we must!--
(Our rainy faces pelted in the dust)
Creep back from the vain quest through endless strife
To find not anywhere in all of life
A happier happiness than blest us then ...
We must get home--we must get home again!



traduction par moi ... pardon d'avance ....

Nous devons rentrer à la maison! Comment pourrions-nous nous éloigner comme cela?
Donc, loin de la maison, nous ne savons pas où il est,
Seulement dans un endroit juste, un endroit fleur de pommes
Parmi les visages des enfants - et le visage de la mère
Nous le rêvons faiblement , jusqu'à ce que la vision redevienne claire
Même dans les yeux de l'imagination, heureux avec des larmes.

Nous devons rentrer à la maison - car nous avons été loin
Si longtemps, qu'il semble éternité et un jour!
Et Oh nous avons grandi avec le mal du pays
Le rire du monde est comme une plainte
Dans notre audience fatiguée, et sa chanson aussi vaine,
Nous devons rentrer à la maison -, nous devons rentrer de nouveau à la maison!

Nous devons rentrer à la maison! Avec le cœur et l'âme nous aspirons
Pour trouver le chemin perdu depuis longtemps, et revenir! ...
Le cri de l'enfant s'élève des quêtes du groupe,
Des vieillards, allant fatigués, main dans la main,
Mais aux visages éclairés, comme si les nuages ​​au final
Faisaient pleuvoir du soleil sur nous quand nous sommes passions.

Nous devons rentrer à la maison: c'est tellement douloureux de rester ici,
Là où les cœurs tendres doivent être pleurés larme après larme,
Et où avoir des cils humides compte, au mieux,
Quand la plupart de notre manque, le moins, notre espoir de repos--
Quand la plupart de notre besoin de joie, le plus, notre douleur --
Nous devons rentrer à la maison -, nous devons rentrer de nouveau à la maison!

Nous devons rentrer à la maison - la maison aux choses simples --
Les joies matinales faisant virevolter les cordes
Et claironnant les couleurs, comme ils sonnèrent en bleu-
Et blanc o'er les portes de jardin, nous passâmes au travers ;
De la longue treille, avec son ombre en dessous
Bleu comme la superposition de vert et violet.

Nous devons rentrer à la maison: Tout est si calme là bas:
Le toucher de mains aimantes sur le front et les cheveux --
Les chambres obscurcies, dans lesquelles le soleil fait de la douceur--
L'amour perdu de la mère et de l'enfant
Restauré en berceuses de pluie reposantes , -
Nous devons rentrer à la maison -, nous devons rentrer de nouveau à la maison!

Les rangées de maïs et les fèves Chine
Au-delà des lits de laitues où, imposantes, se penchent
Les tournesols géants dans la fierté barbare
Protégeant de la grange-porte et le couloir extérieur;
Les chèvrefeuilles, au milieu des roses trémières,
Qui grimpent presque sur la boîte des Martin.

Nous devons rentrer à la maison, là où, on dodeline et somnole,
Le temps nous fait plaisir et sur la pointe des pieds traverse la maison,
Et nous aime plus quand il dort comme un bébé sage,
Avec des rêves - pas de larmes débordant nos yeux fermés, -
Rêves purs qui connaissent ni souillure, ni tache de terre --
Nous devons rentrer à la maison -, nous devons rentrer de nouveau à la maison!

Nous devons rentrer à la maison! L'appel du saule siffle
Trilles, croquants et liquides comme une cascade--
Moquant les trilleurs dans les cerisiers
Et créer la discorde de ces rimes comme celles ci,
Le sachant, ni modulation ni la cadence, mais les oiseaux
Premiers gazouillaient - puis tous les poètes par la suite.

Nous devons rentrer à la maison; et, sans souvenir de
Tout gain de toute ambition où qu'elle soit,
Le repos - de la victoire fébrile, et la couronne
De la conquête dont la gloire perdue nous pèse.--
Les cadeaux les plus justes de la gloire nous jettent en arrière avec dédain --
Nous devons rentrer à la maison -, nous devons rentrer de nouveau à la maison!

Nous devons rentrer à la maison à nouveau - nous devons - nous le devons! -
(Nos visages humides de pluie bombardé dans la poussière)
se glissent  hors de la vaine quête, à travers les conflits sans fin
Pour trouver nulle part dans l'ensemble des vies
Un bonheur heureux que nous bénis puis ...
Nous devons rentrer à la maison -, nous devons rentrer de nouveau à la maison!

3 commentaires:

  1. yep bel article partagé dans la communauté Namasté https://www.facebook.com/inspirationamaste/

    ressentis semblables suite au visionnage du film.

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  2. J'ai adoré ta chronique sur ce film que j'ai adoré non seulement parce que on parlait de James Dean un des acteurs que je respecte énormément mais non seulement aussi à cause de Dane Dehaan qui a un jeu d'acteur incroyable (surtout pour le role de Lucien Carr, magnifique !). Je crois aussi qu'il manque quelque chose dans le role de James Dean qu'il interprete, je me demande si ce n'est pas parce que Dane à un joli visage de jeune garcon, une petite bouille comme on dit, mais malgré tout c'etait un super film.
    Encore merci pour ta chronique ^^

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